Dylan a neuf ans, c’est un élève de CM1 qui présente des troubles de l’opposition. Ceux-ci se manifestent au quotidien par des attitudes de défi, de confrontation et par des prises de parole intempestives. Dylan parle quand il le souhaite, interrompant la classe pour commenter ce qui se fait ou au contraire par un discours hors de propos. La plupart de ses interruptions sont tournées vers l’enseignante : « Maîtresse, est-ce que c’est bientôt la récréation ? Maîtresse, j’y arrive pas là, c’est trop dur, j’arrête, moi ! Maîtresse, vous allez nous donner du travail à faire ce soir ? Maîtresse, Samba m’énerve, il me regarde, je vais aller le frapper moi ! Maîtresse, Maëlys s’est levée et à elle vous lui dites rien, c’est pas juste ! ». Ses parents sont conscients de la situation mais s’avouent démunis ; le comportement de Dylan est très difficile à la maison. Un suivi thérapeutique est en cours.
Lorsqu’il n’est pas dans l’opposition Dylan adopte une attitude de repli, répétant alors : « Je n’y arrive pas, de toute façon je suis nul, c’est même pas la peine ».
Scolariser des élèves présentant des comportements difficiles constitue un enjeu majeur. Le nombre d’élèves agités augmente, indépendamment des catégories socio-professionnelles des familles et des implantations géographiques des établissements.
Cet ouvrage est un guide destiné aux professionnels de l’éducation qui trouveront des propositions concrètes pouvant répondre aux difficultés comportementales de certains élèves. Les adaptations scolaires proposées ont été l’objet d’expérimentations de terrain, elles sont issues de pratiques diverses et d’approches intégratives. Elles tendent à répondre au désarroi dans lequel sont immergées les équipes éducatives en privilégiant l’idée simple qu’il est encore, et toujours, possible d’agir au sein de l’école.
L’équipe de rédaction est constituée de trois enseignants spécialisés et d’un médiateur scolaire. Leurs parcours sont très variés : Rased, établissements spécialisés ou associations. Ils ont également travaillé au sein de dispositifs innovants tels que R’école, en tant que conseillers pédagogiques ASH, voire dans le monde du spectacle ou en centre pénitentiaire. Actuellement sur des postes de professeur-ressource, référent ou médiateur, ils s’emploient à faciliter l’inclusion d’élèves en difficulté de comportement ou en situation de handicap, de la maternelle au lycée. Ils contribuent par ailleurs aux formations initiales et continues des enseignants dans le cadre de stages, conférences ou colloques.